Pendant longtemps, la célèbre « règle des 19°C » a servi de référence pour chauffer nos habitations. Préconisée par les pouvoirs publics pour des raisons économiques et écologiques, elle était censée offrir le compromis idéal entre confort et sobriété énergétique.
Mais aujourd’hui, spécialistes de la santé et experts en performance énergétique s’accordent à dire que cette norme n’est plus forcément adaptée à nos modes de vie actuels. Des études récentes suggèrent qu’il faut désormais repenser la température idéale en tenant compte de la santé, des habitudes de chacun et de l’évolution des logements modernes.
Une température qui dépend du profil et du logement
Les spécialistes rappellent qu’il n’existe pas de température unique valable pour tout le monde. Plusieurs facteurs influencent la sensation de confort :
L’âge : enfants et personnes âgées sont plus sensibles au froid.
L’isolation : un logement performant permet de se sentir bien même à une température plus basse.
L’humidité : un air trop humide ou trop sec modifie la perception du froid.
Le niveau d’activité : bouger ou rester immobile n’entraîne pas les mêmes besoins.
La Haute Autorité de Santé recommande d’ailleurs d’adapter la température pièce par pièce plutôt que d’appliquer une règle uniforme.
Les nouvelles recommandations des experts
Les spécialistes du confort thermique et de la santé publique préconisent désormais :
Pièces à vivre (salon, salle à manger) : 20 à 21°C, pour un confort optimal.
Chambre : 17 à 18°C, températures idéales pour un meilleur sommeil.
Salle de bain : 22°C pendant l’utilisation, afin d’éviter les chocs thermiques.
Cuisine : environ 19°C, car les appareils y produisent déjà de la chaleur.
Cette approche plus personnalisée remplace la règle stricte et peu flexible des 19°C.
Les arguments sanitaires
Des températures trop basses, maintenues sur la durée, peuvent nuire à la santé, en particulier pour les personnes vulnérables. Le froid permanent peut entraîner :
- des troubles respiratoires liés à l’humidité,
- une hausse de la tension artérielle,
- une fatigue accrue due à un sommeil perturbé.
Comme le rappelle le Dr Émilie Moreau, experte en santé environnementale : « Une température légèrement plus élevée, autour de 20°C, améliore le confort sans provoquer une hausse importante de la consommation si le logement est bien isolé. »
Les logements modernes changent la donne
Grâce aux systèmes actuels — pompes à chaleur, chaudières à condensation, thermostats connectés — chauffer à 20 ou 21°C ne représente plus forcément un coût beaucoup plus élevé.
Aujourd’hui, la gestion intelligente de la chaleur et la qualité de l’isolation jouent un rôle bien plus important que l’application rigide des 19°C.
Quel compromis idéal ?
Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), une température moyenne d’environ 20°C est désormais un bon point d’équilibre en hiver, à ajuster en fonction des besoins de chaque foyer.
Les experts recommandent :
- d’adapter la température selon les moments de la journée,
- d’utiliser un programmateur ou un thermostat intelligent,
- d’aérer régulièrement pour améliorer la qualité de l’air.
En conclusion
La règle des 19°C, longtemps symbole de sobriété énergétique, ne correspond plus à la réalité des logements modernes. Les spécialistes privilégient aujourd’hui une approche plus souple, centrée sur le bien-être, la santé et l’efficacité énergétique.
Entre 19 et 21°C, chacun peut trouver la température qui lui convient, à condition d’adopter de bonnes pratiques et d’utiliser un chauffage bien entretenu.